Les rentes ne doivent pas baisser. En respectant cet objectif, le Conseil fédéral a donc choisi la bonne direction avec son nouveau projet de réforme des retraites. Cependant, la manière d’atteindre cet objectif reste encore très ouverte. Il est nécessaire de clarifier les conditions que doit remplir ce nouveau modèle pour dégager une majorité : maintien du niveau des rentes, pas d’augmentation de l’âge de la retraite au-delà de 65 ans, pas d’augmentation de l’âge de la retraite des femmes sans compensations substantielles.

La Prévoyance vieillesse 2020 a été rejetée, car trop de personnes ont eu le sentiment qu’elles ne profiteraient pas de cette réforme : les femmes ont voté NON parce que l’augmentation de l’âge de leur retraite à 65 ans était insuffisamment compensée et les retraité-e-s ont fait de même parce que leurs rentes AVS n’étaient pas augmentées. La sécurité financière de nos aîné-e-s doit être l’objectif prioritaire. Cela exige des rentes sûres pour toutes et tous et de rejeter toute velléité de démantèlement. A contrario, les actuelles rentes basses pour les femmes et les bas revenus doivent être améliorées.

Le Conseil fédéral est dans le vrai, lorsqu’il fait du maintien du niveau des rentes l’objectif prioritaire d’une nouvelle réforme de la prévoyance vieillesse. En revanche, il ne propose rien pour compenser une éventuelle augmentation de l’âge de la retraite des femmes, ni pour pallier la baisse du taux de conversion dans le 2e pilier, réclamée avec force par les milieux de la droite et financiers. Sans compensation, il s’agit seulement d’une énième proposition de démantèlement, qui n’a pas la moindre chance dans les urnes.

La conseillère nationale (VD) Rebecca Ruiz met en garde les partis bourgeois face à leur arrogance : « Aucune baisse des rentes, pas d’âge de la retraite au-delà de 65 ans, pas d’augmentation de l’âge de la retraite des femmes. Le PS ne portera cette nouvelle réforme que si celle-ci est équilibrée et socialement acceptable. » 

20. déc 2017