La délégation socialiste du Conseil des Etats a rejeté aujourd’hui, de manière unanime, l’initiative Ecopop. Sous couvert d’écologie, sa base fondamentale repose sur la xénophobie. Les problèmes environnementaux ne se résolvent pas en réduisant le nombre de têtes, mais en réduisant la consommation par tête. En effet, les conséquences d’Ecopop seraient bien plus radicales que l’initiative contre l’immigration de masse. « Au vu du texte de l’initiative, Ecopop conduirait nécessairement à une rupture des accords avec l’UE. L’entier de l’édifice des accords bilatéraux s’effondrerait alors », avertit Liliane Maury Pasquier, conseillère aux Etats (GE) du PS.

Avant même que l’entier des conséquences de la votation du 9 février soit connu, l’initiative Ecopop ouvre la discussion sur une votation encore plus radicale et au potentiel de nuisance bien plus important. En cas d’acceptation de l’initiative Ecopop, il ne sera plus question de discuter de différentes variantes d’application : une rupture de l’accord sur la libre circulation des personnes et de l’ensemble des accords bilatéraux serait alors inévitable. Ecopop ne répond pas à une crainte liée à la croissance, mais bien à une simple dénonciation des accords bilatéraux avec l’Europe.

La délégation socialiste du Conseil des Etats n’a pas retenu la thèse du manque d’unité de la matière. Cependant, pour le PS, l’objectif de politique de développement visé par l’initiative est manqué. Le fait de se focaliser sur des questions de planning familial marginalise les défis complexes de la pauvreté, de la croissance de la population et de l’utilisation future des ressources naturelles dans les pays en voie de développement. L’initiative définit également les mauvaises priorités dans le domaine de la politique environnementale : tenir les étranger-ère-s pour responsables de nos problèmes environnementaux intérieurs est aussi cynique qu’erroné. 

19. mar 2014