L’initiative sur des salaires minimums est le moyen le plus efficace pour faire face à la sous-enchère salariale. En Suisse, les salarié-e-s seront enfin protégé-e-s de la pression sur les salaires et de la concurrence des pays à bas salaires lorsque tout travail sera rémunéré au minimum 22 francs de l’heure ou 4000 francs par mois pour un 100%. « Les élu-e-s de droite ont une attitude hypocrite dans le débat sur le salaire minimum », critique la conseillère nationale (VD) Ada Marra. « L’UDC veut exploiter les soucis des salarié-e-s, mais ne propose aucune solution. Quant à l’économie, elle place ses propres intérêts au-dessus de ceux des travailleur-euse-s ».

Le PS regrette le rejet de l’initiative sur les salaires minimums au Conseil national. Compte tenu des débats actuels sur la libre circulation des personnes, les salaires minimums sont plus nécessaires que jamais. Cette lucidité manque malheureusement aux élu-e-s de droite du Conseil national. Au lieu de cela, ils dévoilent une fois de plus leur double discours, quand il s’agit de questions sur la justice salariale et l’immigration.

La situation des salarié-e-s locaux, sans considération pour leur nationalité, ne s’améliore pas avec le plafonnement de l’immigration, comme le prétend l’initiative de l’UDC. Les contingents ne riment pas avec des salaires meilleurs, bien au contraire. A travers la discrimination par la nationalité, les salarié-e-s doivent se diviser et donc affaiblir leur position dans les négociations sur les salaires. Une fois de plus, l’UDC ne va pas résoudre les problèmes actuels, mais exploiter ses propres thématiques.

Au contraire, ceux qui font la pluie et le beau temps des campagnes, sous la direction d’Economiesuisse, donnent une vision édulcorée de la prospérité générale. Les groupements économiques et leurs représentants complaisants au Parlement ne se rendent pas compte que la pression et la sous-enchère salariales sont une réalité tangible, principalement dans les régions frontalières. Certes, la Suisse se porte bien d’un point de vue économique, mais les revenus sont de plus en plus inéquitablement distribués, et les moyens comme les bas salaires stagnent, voire même régressent. C’est pourquoi les salaires minimums sont le moyen le plus facile et le plus efficace pour garantir que toutes et tous, et pas seulement quelques-uns, profitent de la libre circulation des personnes. 

11. déc 2013