Dans un pays riche comme le nôtre, toute personne travaillant à 100% doit pouvoir vivre dignement avec le salaire perçu. Cette affirmation incontestable est un nécessaire rappel au vu des débats du jour au Conseil des Etats au sujet de l'initiative populaire pour des salaires minimums. Pour Christian Levrat, président du PS Suisse et conseiller aux Etats (FR), "un salaire minimum de 4'000 francs par mois à 100%, ou de 22 francs de l'heure, n'est en rien un luxe. Au contraire, un salaire décent est un droit fondamental". Un salaire minimum décent est un moyen efficace de prévenir la pauvreté, également lors des retraites futures. Cette mesure garantit également les places de travail, en empêchant des entreprises étrangères pratiquant une sous-enchère salariale, de sévir en Suisse.

Le PS regrette que la majorité de droite du Conseil des Etats ait refusé de mener un vrai débat de fond. Malgré le fait que le problème des salaires insuffisants dans certaines branches soit clairement reconnu, la seule réponse de la droite aura été de céder, une fois encore, aux sirènes de l'idéologie et de l’appât du gain. En refusant d’opposer un contre-projet à l’initiative, le Conseil des Etats se moque des besoins et droits fondamentaux de la population.

L'initiative pour un salaire minimum est aussi simple que convaincante, tout en résolvant différents problèmes. Elle permet de combattre l'indigne pauvreté et cette anomalie, qui permet à des personnes de travailler à plein temps en Suisse sans pour autant parvenir à en vivre. Le salaire minimum est ainsi le meilleur moyen de lutter contre le dumping salarial, notamment dans les régions frontalières. Ainsi, si le salaire minimum de 4'000.- à plein temps est clairement ancré dans la Constitution, il ne vaudra plus la peine d'engager des entreprises étrangères, qui sous-paient aujourd'hui leurs employé-e-s. Enfin, un salaire minimum légal conduira nécessairement à une meilleure équité et égalité salariales. Sur les plus de 400'000 personnes qui travaillent encore aujourd’hui pour moins de 4'000 francs par mois (dont un tiers possède une formation professionnelle reconnue), les femmes sont surreprésentées. L’introduction d’un salaire minimum fera enfin disparaître l’inégalité salariale qui subsiste entre les hommes et les femmes. 

24. sep 2013