Les températures dans nos eaux sont si élevées qu’une extinction massive de poissons menace dans les prochains jours. Le PS demande l’arrêt immédiat des réacteurs nucléaires de Beznau, qui contribuent de manière significative au réchauffement de l’Aar et du Rhin, par la chaleur résiduelle.

« Comme l’Aar près de Beznau se réchauffe constamment au-dessus de 25 °C depuis une semaine, les deux unités de la centrale nucléaire doivent avoir été massivement réduites ou complètement arrêtées conformément à l’ordonnance sur la protection de l’eau », déclare Roger Nordmann, président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales. L’ordonnance stipule que les centrales électriques à refroidissement continu, comme Beznau, ne doivent pas continuer à chauffer les masses d’eau une fois que 25 °C ont été atteints. Certes, les autorités pourraient autoriser des exceptions lorsque la valeur limite est atteinte. « Au lieu de se demander si l’exploitant de Beznau Axpo dispose d’un permis d’exemption, les autorités devraient agir rapidement », rappelle encore Roger Nordmann.

Selon les experts, Beznau réchauffe l’Aar, puis le Rhin, de plus de 1 °C avec l’introduction de l’eau chauffée des systèmes de refroidissement, notamment en raison des faibles niveaux d’eau actuels. Il pourrait s’agir de la valeur critique causant une mortalité massive des poissons. La centrale nucléaire de Fessenheim, en aval de Bâle, a déjà été fermée en raison des températures élevées du Rhin. La centrale nucléaire de Mühleberg a également annoncé qu’elle réduira ses activités en raison des températures élevées de l’Aar. « Malgré cela, Beznau 1 et 2 continuent de fonctionner à plein régime. C’est irresponsable, et représente une grave violation de la législation environnementale », critique encore Roger Nordmann.

Dans sa réponse à une question sur ce sujet au Conseil national en juin, le Conseil fédéral a explicitement indiqué que la production provenant de Beznau devrait être réduite si les rejets d’eau de refroidissement devenaient une menace mortelle pour les poissons. « À plus long terme, les renaturalisations et la réhabilitation écologique de l’énergie hydraulique doivent enfin être mises en œuvre, afin d’améliorer la situation de la faune piscicole locale », demande Roger Nordmann.  

06. aoû 2018