La situation dans le nord de la Syrie se détériore et vire au drame. Après l’invasion des troupes turques mercredi dernier, en violation claire du droit international, les premiers rapports font état de crimes de guerre, de combattants fugitifs du groupuscule « État islamique » et de centaines de morts. Face à cette catastrophe humanitaire, la communauté internationale doit agir rapidement et avec détermination. En tant qu’État dépositaire des Conventions de Genève et hôte du 2e siège d’importance de l’ONU, la Suisse doit prendre une responsabilité toute particulière.

La situation dans le nord de la Syrie met en danger la paix mondiale. Après huit ans de guerre, la situation s’est encore aggravée à la suite de l’offensive turque. Des centaines de milliers de personnes sont menacées. Partout dans le monde, des gens protestent contre l’invasion turque. Après quelques atermoiements, le chef du Département fédéral des affaires étrangères, Ignazio Cassis, a condamné l’invasion de jeudi comme une « violation flagrante du droit international ». Mais les mots ne suffisent plus. La Suisse ne peut pas se contenter d’attendre que le Conseil de sécurité de l’ONU prenne position. Le Conseil fédéral doit agir maintenant et prendre des mesures urgentes et efficaces, en collaboration avec une coalition d’États de même sensibilité, pour mettre immédiatement un terme aux violences perpétrées. Il est urgent de trouver une solution politique pour la paix et la démocratie dans le nord de la Syrie et dans toute la région.

Les exigences du PS Suisse à l’égard du gouvernement sont les suivantes :

1. Utiliser toutes les ressources pour une offensive diplomatique, afin que l’ONU ordonne un cessez-le-feu immédiat et établisse une zone d’exclusion aérienne dans le nord de la Syrie.

2. Organiser les préparatifs pour que des négociations en vue d’une solution de paix globale puissent être engagées à Genève, dès la fin des violences et avec la participation de toutes les parties.

3. Cesser toute livraison de matériel de guerre à la Turquie, y compris les produits intermédiaires et les pièces de rechange, faisant aujourd’hui l’objet d’autorisations.

4. Suspendre l’actuel accord de libre-échange des États de l’AELE avec la Turquie jusqu’à la fin de l’invasion.

5. Prévoir des sanctions ciblées (limitation des déplacements et gel des comptes) pour les responsables de cette guerre d’agression et recueillir systématiquement des preuves en vue d’une condamnation ultérieure des criminels de guerre devant un tribunal pénal international.

6. Inviter la communauté d’États européens et les autres États à imposer de nouvelles sanctions ciblées contre les chefs de guerre en Turquie jusqu’à ce qu’ils aient mis fin à toute action militaire en Syrie.

7. Soutenir les forces démocratiques et les défenseurs des droits humains en Turquie et en Syrie et ouvrir de nouvelles voies pour l’aide humanitaire.

14. oct 2019