Les effets du réchauffement climatique comptent parmi les plus grandes menaces indirectes pour l’humanité. Cependant, le Conseil fédéral et la majorité des membres de la Commission de l’environnement, de l’aménagement du territoire et de l’énergie du Conseil national (CEATE-N) ne prennent visiblement pas au sérieux les objectifs de réduction des émissions pour lesquels la Suisse s’était engagée dans le cadre de l’Accord de Paris sur le climat. Après avoir fixé des objectifs nationaux beaucoup trop bas, la Commission supprime également les mesures pour la rénovation des bâtiments. Le domaine des transports n’est pas suffisamment pris en compte et le grand potentiel d’une place financière non polluante pour la Suisse n’est même pas envisagé. La Suisse a besoin de s’engager bien plus en faveur de la protection de notre planète, et ce, à tous les niveaux politiques.

Hier et aujourd’hui, la CEATE-N a discuté du Programme Bâtiments, limité à 2025, dans le cadre de la révision totale de la loi sur le CO2. Au lieu d'imposer des normes minimales aux cantons, la Commission se contente de leur proposer des objectifs non contraignants dans le secteur de la construction. L'examen national des normes minimales sera donc reporté à plus tard. « Cette régression est incompréhensible pour moi. Il est très judicieux de diminuer les émissions grâce à la restructuration des coûts du chauffage », souligne Ursula Schneider Schüttel, conseillère nationale (FR).

La révision de la loi comporte d’autres lacunes, en particulier dans le domaine des transports et du monde de la finance. Aujourd’hui, à l’échelle nationale, presque la moitié de l’émission du CO2 est produite par les transports. Pourtant, le Conseil national n’a pas su prendre de mesures efficaces. Outre la promotion des transports publics, le PS appelle à une électrification rapide de la mobilité, afin qu’aucun moteur à combustion fossile ne circule encore sur nos routes à compter de 2040.

Un troisième domaine est quant à lui tout simplement ignoré dans la loi sur le CO2 : la stratégie de l’argent propre. La place financière suisse permet de disposer d’un grand potentiel d’économies sur les quantités de gaz à effet de serre et, ainsi, d’éviter l’éclatement de la bulle du carbone, en investissant dans les énergies renouvelables au lieu de produire du pétrole et du gaz. Le marché financier suisse ne devrait donc plus investir dans le développement des énergies fossiles à partir de 2030. « Aller de l’avant nous apportera également de grands avantages économiques. Une stratégie respectueuse de l’environnement renforce notre place financière. Nous ne devons pas rater ce train qui nous relie aux autres pays », prévient Ursula Schneider Schüttel.

Samedi prochain, le PS Suisse votera son papier de position « agir pour dépasser les illusions », lors de son Assemblée des délégué-e-s à Lausanne.

19. juin 2018