La population votante a pris sa décision : à l’avenir, une trentaine de femmes en Suisse ne pourront plus porter de niqab en public. Les Femmes* socialistes suisses acceptent bien évidemment cette décision. Cependant, elles regrettent que cette politique purement symbolique ait trouvé une faible majorité. Elle ne résout pas un seul problème réel, mais offense de nombreuses personnes.

« Le fait que l'UDC se soit présentée comme sauveuse des femmes durant la campagne est tout simplement ridicule », déclare Tamara Funiciello, conseillère nationale (BE) et co-présidente des Femmes* socialistes suisses. « Ce parti ne considérait pas le viol conjugal comme un problème, nie encore et toujours l'inégalité salariale et s’oppose à toute amélioration de la situation des femmes dans ce pays comme sur le plan international ! »
 
Le oui à l'initiative anti-burqa est un signal inquiétant pour toutes les minorités, et pas seulement pour les 400 000 musulman-e-s qui font partie de la Suisse et contribuent beaucoup à notre bien-être. Elle ne résout pas les vrais problèmes tels que le sexisme, le racisme ou la violence : l'interdiction de la burqa n'empêche pas non plus la radicalisation religieuse (mais l'encourage plutôt), et ne contribue en rien à l'égalité.
 
« Ce fut une campagne de votation difficile et chargée d'émotions », souligne Martine Docourt, co-présidente des Femmes* socialistes suisses. « Nous sommes déçues par le résultat, mais nous continuerons le combat contre le racisme, le sexisme et pour l'autodétermination des femmes avec d'autant plus de détermination, et cela également avec nos camarades qui ont soutenu l'interdiction de la burqa – pour d’autres raisons que l’UDC et les partis de droite. »

07. mar 2021