Le PS est tout sauf enthousiaste face à la perspective d’une libéralisation totale du marché de l’électricité. Les avantages que pourraient éventuellement en retirer les consommateurs comme les employé-e-s de la branche sont loin de sauter aux yeux, bien au contraire : sous la pression du marché, les conditions de travail risquent de se durcir et les investissements d’être reportés aux calendes grecques. Pour le PS, il faut sérieusement se poser la question : franchir aujourd’hui cette nouvelle étape ne revient-il pas à pénaliser un secteur déjà en crise ?

Le PS est, avant tout, en faveur d’une politique énergétique euro-compatible. Dans la mesure où les accords en la matière avec l’UE sont gelés depuis la votation du 9 février dernier, il considère que la nécessité d’une ouverture totale du marché suisse a perdu de son acuité. Le danger principal, c’est que cette libéralisation ne profite qu’aux barons de l’électricité alors que leurs client-e-s et employé-e-s n’y trouveront pas leur compte. Par ailleurs, le PS craint que le projet présenté aujourd’hui par le Conseil fédéral ne facilite l’importation de courant sale, issu de vielles centrales nucléaires ou d’usines à charbon.

Si le gouvernement souhaite éviter un réferendum contre cette deuxième étape de l’ouverture du marché de l’électricité, il lui faudra corriger sa copie. Sans contrainte, pour les entreprises électriques, à conclure des CTT, sans garantie d’un contrôle démocratique des réseaux par les collectivités publiques, ni perspectives claires en vue d’un approvisionnement ultérieur 100% renouvelable, le PS ne soutiendra pas la libéralisation. 

08. oct 2014