Nous fêtons aujourd’hui le 75e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le 8 mai 1945, le régime nazi capitula finalement devant les forces alliées. Cette victoire des Alliés signifia également la délivrance pour la Suisse d’une menace sans précédent dans l’histoire européenne. Le PS demande au Conseil fédéral de faire du 8 mai un jour férié, en commémoration des victimes alliées et pour rappeler l’importance fondamentale de la liberté et de la démocratie.

« Le Conseil fédéral devrait déclarer le 8 mai un jour férié », a annoncé Paul Rechsteiner, conseiller aux États (SG). « Il peut l’exprimer par une déclaration correspondante, ou une invitation aux Églises nationales à sonner les cloches. » La Suisse devrait également profiter du 8 mai pour discuter de sa contribution aux institutions mondiales et européennes dont le but est de préserver les générations futures du fléau de la guerre, qui a déjà causé d’indicibles souffrances à deux reprises dans la première moitié du XXe siècle.

La Suisse pourrait également accueillir un certain nombre de réfugié-e-s en grandes difficultés, de manière coordonnée au niveau européen et mondial. La Suisse peut apporter une contribution financière supplémentaire à l’Agence des Nations Unies pour les réfugié-e-s (UNHCR), qui fournit une aide indispensable en zones de crise. Le comportement de la Suisse en matière de politique migratoire pendant l’ère nazie est l’un des chapitres les plus problématiques de notre histoire. Selon la Commission indépendante d'experts « Suisse – Seconde Guerre mondiale » (Commission Bergier), créée en 1996, la Suisse a mené une politique antisémite et excessivement restrictive en matière d’accueil des réfugié-e-s, contraires aux valeurs humaines et aux principes de l’État de droit. « Des dizaines de milliers de réfugiés ont été refoulés aux frontières nationales alors que les autorités savaient pertinemment ce qui leur arriverait », a expliqué Paul Rechsteiner. 

Malgré des annonces répétées, le Conseil fédéral n'a jamais tiré ses conclusions du rapport Bergier, publié en 2002. « Il faut maintenant enfin rattraper cette situation, et en tirer les bonnes conséquences », a déclaré Paul Rechsteiner. « Nous devons nous souvenir des personnes qui ont aidé des réfugiés menacés de mort malgré les directives antisémites de Berne, et qui ont reçu une condamnation pénale pour cela. » Cependant, il s'agit aujourd'hui de faire preuve d'une solidarité concrète avec les personnes qui en ont le plus besoin, en particulier celles qui ont été contraintes à la fuite. « Il n'est jamais trop tard pour tirer des leçons de l'Histoire. Précisément en ce temps de crise, la solidarité sociale et internationale peut être réactivée et redynamisée. » 

08. mai 2020