La situation politique en Turquie s’aggrave de jour en jour. Le gouvernement turc ignore les principes démocratiques et transforme progressivement son pays en un Etat autocratique. Le PS condamne fermement la restriction de la liberté et les violations des droits humains en Turquie, et demande au gouvernement Erdogan de mettre fin à cette dangereuse évolution. De son côté, la Suisse doit rester active, mettre à profit ses relations diplomatiques, et agir en tant que médiatrice. En revanche, nos autorités ne peuvent pas tolérer que la Turquie fasse pression sur les opposants au gouvernement en Suisse, mettant ainsi en danger la paix intérieure.

Le PS est particulièrement préoccupé par la tournure prise récemment par les événements en Turquie. Il condamne la tentative avortée de coup d’Etat militaire, tout comme les vagues de purges qui lui succèdent. La tentative de coup d’Etat ne doit pas être utilisée de manière abusive et servir de prétexte à la transformation de la Turquie en un régime autoritaire et au démantèlement de l’Etat de droit.

Des assassinats ciblés et des mauvais traitements délibérés ont été rapportés auprès de l’ONU. Le PS condamne ces atteintes incontestées aux droits humains, et exige une clarification totale et documentée des infractions. Un contrôle doit être effectué par l’OSCE, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU et le Conseil de l’Europe, afin que ces délits puissent être sanctionnés par la Cour pénale internationale.

« La suspension et l’emprisonnement de milliers de juges, d’enseignantes et d’enseignants, de journalistes, de fonctionnaires d’Etat et de personnes critiques envers le gouvernement ne sont pas nécessaires au maintien de la sécurité publique, mais servent uniquement la répression » critique le conseiller national (GE) Carlo Sommaruga. La fermeture de plus d’une centaine de sociétés de médias va à l’encontre de la liberté de la presse et de la liberté d’expression et doit être condamnée par la communauté internationale.

La Suisse a souvent pu servir de médiatrice dans des conflits entre Etats ou au sein d’un Etat. Elle jouit, en tant qu’Etat dépositaire de la Convention de Genève et que siège de l’ONU, d’un respect international. Ce rôle implique également une certaine responsabilité qui doit être honorée par le Conseil fédéral. La Suisse doit agir. Elle doit mettre à profit ses relations diplomatiques, afin d’augmenter la pression sur le gouvernement turc et de revendiquer le rétablissement de l’Etat de droit et de la démocratie.

En même temps, la paix intérieure en Suisse doit être préservée et favorisée. Concrètement : les répressions contre les opposants à Erdogan en Suisse sont inacceptables. C’est pourquoi le vice-président du PS Migrant-e-s, Ihsan Kurt, appelle au respect mutuel : « Nous remercions toutes les personnes d’origine turque qui vivent en Suisse et qui ont su garder leur calme dans l’agitation de ces derniers jours. La division émergeant dans leur pays d’origine entre différents regroupements ne doit pas être transférée en Suisse ». 

28. juil 2016