Le Groupe socialiste aux Chambres fédérales a abordé aujourd’hui la question de l’invasion turque au nord de la Syrie. Pour Laurence Fehlmann Rielle, conseillère nationale (GE), « le Conseil fédéral doit enfin donner de la voix et qualifier l’invasion turque en Syrie voisine comme une violation du droit international ».

Il ne suffit plus désormais d’appeler les parties belligérantes au respect du droit international. Ce qui se produit depuis maintenant trois semaines dans les régions situées au nord de la Syrie a pris une nouvelle dimension. Les troupes turques s’enfoncent, sans aucune légitimation internationale, dans un pays étranger. Elles entraînent ainsi une des régions les plus stables et les plus pacifiques du pays vers la guerre. La Turquie s’appuie sur la résolution 2178 (2014) du Conseil de sécurité de l’ONU, en se basant sur la lutte contre le terrorisme. La région d’Afrine n’a cependant présenté aucune menace pour la Turquie.

Il est donc essentiel que le Conseil fédéral condamne sans ambiguïté l’agression turque et en appelle toutes les parties à une résolution politique du conflit. Le Groupe socialiste exigera encore et toujours que le Conseil fédéral s’engage sur le plan international à ce que le Conseil de sécurité de l’ONU décrète une interdiction de survol du nord de la Syrie, afin d’empêcher les attaques aériennes. Les relations actuelles avec la Turquie doivent en conséquence être orientées vers la promotion du renforcement des droits humains et la résolution pacifique du conflit.

Le Groupe socialiste appelle toutes les autorités compétentes à rapidement prendre en charge les demandeurs d’asile en provenance de Turquie. Carlo Sommaruga, conseiller national (GE), rappelle qu’« au vu de la répression massive en cours en Turquie, des syndicalistes, parlementaires ou autres personnalités on dû se réfugier en Suisse. Il est important que leurs demandes d’asile soient rapidement traitées, afin qu’ils puissent à nouveau se déplacer en l’Europe ». La Suisse doit donc, en collaboration avec l’Europe, mettre le holà aux mandats d’arrêt abusifs déposés auprès d’Interpol. En effet, la Turquie utilise cet outil européen à de pures fins politiques pour arrêter l’opposition au pouvoir en place.

17. fév 2018