Le peuple doit avoir le dernier mot lorsqu’une décision avec une portée financière et politique aussi importante que l’achat de nouveaux avions de combat est sur le point d’être prise. Le respect du NON clair de la population suisse à l’achat du Gripen, il y a de cela trois ans, l’exige. En outre, l’achat possible de nouveaux avions de combat ne doit en aucun cas augmenter les dépenses de l’armée.

Au printemps 2014, plus d’un million et demi de votant-e-s avaient refusé l’achat du Gripen. Leur refuser voix au chapitre quant à l’achat de nouveaux avions de combat serait un affront direct fait à ces citoyen-ne-s. « En Suisse, chaque rondpoint, chaque piste cyclable, chaque bâtiment scolaire fait l’objet d’une votation. Écarter la population d’une décision chiffrée à plusieurs milliards de francs, et ne pas lui permettre de se prononcer, serait tout simplement antidémocratique », affirme le conseiller national (JU) Pierre-Alain Fridez.

Une étude rigoureuse et réaliste ainsi qu’un débat public doivent être menés : ainsi seulement, il sera possible de déterminer si la Suisse a besoin de nouveaux avions, dans quels délais, et, le cas échéant, combien et de quel type. Le PS Suisse insiste dans tous les cas pour que l’acquisition de nouveaux avions ne rime pas avec une augmentation des dépenses de l’armée. « La majorité bourgeoise de droite a déjà fait passer les dépenses de la défense du territoire de 4.4 milliards en 2015 à 5.6 milliards d’ici à 2020, ce qui a pour conséquences des coupes dans la formation, dans les réductions de primes ou dans la coopération internationale. Cette augmentation étant déjà, à elle seule, disproportionnée, des milliards supplémentaires pour des avions de combat seraient tout bonnement insensés », critique le conseiller national (GE) Carlo Sommaruga. 

30. mai 2017