Pour la gauche, la Prévoyance vieillesse 2020, et l’AVS en particulier, est une affaire de cœur. La gauche est à l’origine de l’AVS, elle l’a construite et entend la conduire vers un avenir serein. Cette réforme est un pas dans cette direction.
Notre vote général l’a par ailleurs confirmé. Plus de 12’000 membres du PS ont pris part à cette consultation interne et plus de 90 % des votant-e-s ont dit OUI à cette réforme. Le mandat de notre base était on ne peut plus clair : une campagne forte en faveur OUI.
Sans soutien de la gauche, aucune réforme des rentes n’a connu de sort heureux ; si nous le savons, les opposant-e-s le savent également. Ce n’est probablement pas un hasard si les partis bourgeois opposés à PV2020 peinent à annoncer leurs intentions et leurs alternatives, tant le vin en question serait amer pour la population. Ils se cachent ainsi derrière de belles envolées rhétoriques, telles que « mécanisme d’intervention » ou « mesures techniques ».
Fort heureusement, tout est public. En 2015, Smarvote avait posé la question de l’augmentation de l’âge de la retraite à 67 ans et de la baisse du taux de conversion. Et le résultat est sans appel :
- Plus de 80 % des élu-e-s fédéraux PLR et UDC sont en faveur d’une retraite à 67 ans.
- Plus de 90 % sont pour une baisse du taux de conversion.
Les intentions du PLR et de l’UDC sont donc claires comme de l’eau de roche en cas de rejet de la réforme : retraite à 67 ans pour toutes et tous et baisse du taux de conversion.
Mais permettez-moi de rappeler quelques faits à mes collègues Petra Gössi et Albert Rösti :
- En 2010, la population a dit non à 73 % à la baisse du taux de conversion.
- En 2004, la population a dit non à 68 % à la 11e révision de l’AVS proposée par l’ancien conseiller fédéral PLR, Pascal Couchepin.
- La base de l’UDC ne veut pas de retraite à 67 ans. C’est ce que confirme l’entier des sondages qui portaient sur cette question.
Et c’est précisément là qu’intervient la « Prévoyance vieillesse 2020 ». Elle n’est pas un pur démantèlement, comme proposé par le passé. Elle compense la baisse du taux de conversion par des rentes AVS plus élevées. Et laissez-moi souligner ici un point qui m’énerve depuis quelque temps déjà : parler d’une hausse des rentes, qui aurait déjà dû intervenir depuis des décennies, de CHF 840.- pour les personnes seules et de CHF 2700.- pour les couples, comme d’un « petit sucre », est un affront fait à toutes les personnes qui peinent à joindre les deux bouts avec leurs rentes AVS. Cela est vrai en particulier pour les femmes, qui ne disposent souvent que de l’AVS, sans deuxième pilier.
La Prévoyance vieillesse 2020 renforce l’AVS. Du point de vue de la gauche, c’est une avancée majeure. Le PS est favorable à un système à trois piliers. Mais nous avons toujours dit que le 1er, à savoir l’AVS, constituait pour nous le pilier le plus fort, car il est financé de manière avantageuse, sûre et solidaire.
« L’AVS est, et reste, notre plus grande œuvre sociale. Elle permit l’avènement d’un état social moderne », comme l’a bien résumé mon prédécesseur, Helmut Hubacher. Et il a raison ! L’AVS a permis de faire diminuer drastiquement la pauvreté de nos aîné-e-s. Elle garantit, et ce depuis 70 ans, que chacune et chacun puisse vivre sa retraite dans une certaine dignité, après une vie de labeur. C’est pourquoi je suis vivement touché lorsque les opposant-e-s de droite à la réforme dénigrent systématiquement l’AVS ; lorsqu’ils préfèrent mettre en scène un ridicule et pathétique théâtre de rue plutôt que de débattre du fond de cette réforme.
La Prévoyance vieillesse 2020 renforce l’AVS. Elle est le fruit d’un large et modéré compromis, dont la Suisse a le secret pour ce type de réforme. Pour la première fois depuis 42 ans, une proposition d’augmentation des rentes AVS est présentée ; les personnes ayant de bas revenus auront la chance, pour la toute première fois, de cotiser au second pilier ; les travailleuses et travailleurs perdant leur emploi à quelques marches de la retraite seront mieux protégés.
La Prévoyance vieillesse 2020 est une réforme en faveur des employé-e-s et des bas revenus. C’est pourquoi le PS engagera toutes ses forces en faveur d’un OUI le 24 septembre prochain.
Intervention à la conférence de presse du 18 août du comité du OUI pour la Prévoyance vieillesse 2020.