La loi sur les épidémies soumise au peuple suisse le 22 septembre améliore clairement la situation des patients – mais aussi et surtout celle des personnes qui veulent rester en bonne santé. Elle clarifie les tâches de la Confédération et des cantons dans la lutte contre les épidémies et prévient ainsi des pannes qui peuvent avoir de lourdes conséquences. Elle permet de cibler les mesures sur les personnes à risques et supprime les obligations inutiles. Enfin, elle renforce la lutte contre les quelques 70'000 cas d’infections hospitalières que l’on recense chaque année en Suisse, avec 2000 décès à la clé.
Les vaccins, un progrès médical incontestable
De nombreuses maladies graves, mortelles ou menant à des infirmités à vie ont pu être éradiquées de nos contrées grâce à l’invention de vaccins, puis par leur accessibilité à toute la population, indépendamment des ressources financières de chacun-e. Certains adversaires de la loi sur les épidémies remettent en question le principe même du vaccin, ce qui confine à l’irresponsable lorsque l’on pense qu’aujourd’hui encore, en Suisse, des personnes souffrent des conséquences d’une absence de vaccin, comme par exemple celui contre la poliomyélite, aujourd’hui courant. La nouvelle loi a le mérite de clarifier la question ce l’obligation de vacciner : cela permettra d’une part de mettre fin aux règles désuètes de vaccins obligatoires de cantons tels que Genève ou Neuchâtel, et de limiter l’obligation en cas de pandémie aux groupes à risques. Contrairement à ce qui est dit par les adversaires de la loi, personne ne peut être contraint de force à un vaccin, ce qui serait contraire aux droits élémentaires, mais il sera par exemple possible d’exclure la présence de personnes non vaccinées, en cas de pandémie et dans un hôpital, auprès de patients à risques.
Lutte plus efficace contre les infections dans les hôpitaux
Chaque année, plus de 70'000 patient-e-s subissent des infections en milieu hospitalier, dont quelques 2'000 décèdent. Toutes les associations nationales de patients s’engagent ensemble pour améliorer les conditions d’hygiène, qui peuvent aujourd’hui varier fortement d’un hôpital à l’autre, et éviter ainsi des infections et des décès. La loi sur les épidémies permet à la Confédération de répondre à ces préoccupations et de renforcer la lutte contre les infections en poussant l’ensemble des hôpitaux à reprendre les processus et les standards des établissements hospitaliers les plus avancés en la matière.
Enfin, la loi permet de mieux coordonner les mesures entre Confédération et cantons en cas de pandémie. Lors des dernières menaces de pandémie en provenance d’Asie orientale et d’Afrique, des mesures ont été prises par les cantons, notamment pour les personnes en provenance des pays à risques. Cependant, elles ont été mal coordonnées, de sorte que des porteurs potentiels de virus ont été interdits de travail dans un canton et ont pu assister à des manifestations publiques dans d’autres, ce qui a démontré la nécessité d’une plus grande cohérence dans les mesures. Cette nécessité découle notamment des changements de société depuis la dernière mouture de la loi au milieu du siècle dernier : avec la mondialisation, la vitesse de propagation d’une épidémie a massivement augmenté, ce qui demande à l’évidence une meilleure coordination des mesures et de la communication entre les différentes entités politiques concernées.