Une motion déposée par certains membres de la Commission de la politique de sécurité du Conseil national (CPS-N) issus de la majorité bourgeoise de droite veut compliquer le passage du service militaire au service civil. Cette dernière propose de ne déduire plus que la moitié des jours accomplis au total à effectuer. Ceci n’est ni plus ni moins qu’une sanction totalement inappropriée. Les jeunes citoyen-ne-s qui privilégient un service utile et qui profite à la société devraient être encouragés, et non pas dissuadés.

Un exemple chiffré montre bien à quel point un passage au service civil deviendrait rédhibitoire avec cette motion : si quelqu’un décidait aujourd’hui, après 200 jours de service militaire, de passer au service civil, il serait face au choix suivant : terminer son service avec 60 jours à l’armée, ou 90 jours au civil. Ceci en raison du fait qu’actuellement, le service civil n’exige qu’une fois et demi le nombre de jours restant. En ne déduisant que la moitié des jours effectués, cette personne aurait encore 190 jours à faire au lieu de 90. Ce n’est ni plus ni moins qu’une punition arbitraire et profondément insensée.

« La majorité de droite de la CPS-N veut supprimer la liberté de choix entre le service civil et militaire garantie dans la Constitution », critique le conseiller national (JU) Pierre-Alain Fridez. « Si l’armée n’arrive plus à garantir ses effectifs, c’est à elle de se demander pourquoi tant de jeunes ne la trouvent plus attractive, et si elle souhaite réellement passer d’un effectif de 120'000 à 140'000 personnes. Mais il est totalement inapproprié de punir de jeunes citoyen-ne-s, qui cherchent dans le service civil à contribuer de manière utile à la société pour les problèmes propres à l’armée. » 

15. juin 2017