Vendredi dernier, la majorité de droite du Conseil fédéral a cautionné, une nouvelle fois, les dysfonctionnements majeurs de système d’assurance-maladie actuel. La facture a suivi aujourd’hui, via une augmentation des primes, désormais récurrente. Si l’annonce faite confirme une augmentation relativement modérée de 2.2%, cela représente néanmoins, vu l’inflation réelle, une charge supplémentaire très importante pour nombre de ménages. Pour le conseiller national (VS) Stéphane Rossini, « la pseudo-concurrence dans l’assurance de base ne fonctionne pas, la stabilité des primes n’est absolument pas garantie et le système ne profite qu’aux assureurs, pas aux assurés ». Quelques corrections peuvent aider le système à court terme, mais ce qu’il faut vraiment, c’est un changement en profondeur à la faveur d’une caisse maladie publique, simple, équitable et abordable.

Sincérité ou combines

S’agit-il d’un hasard si les primes augmentent modérément à l’approche d’une votation populaire réclamant un changement de système ? En 2007, un record avait été battu, avec une augmentation d’un petit pourcent, avant que les primes n’explosent à nouveau. C’est également avec méfiance que l’on observe l’augmentation massive des réserves des caisses entre 2011 et 2012. Ces réserves auraient-elles été constituées en catimini en prévision de la campagne contre la caisse maladie publique ?

Confiance ou jungle opaque

Suite aux divers scandales de ces dernières années, les payeurs de primes ont perdu toute confiance envers les compagnies d’assurance. De plus, dans la jungle des primes où se côtoient 60 caisses maladie proposant une offre identique mais près de 300'000 primes, même les experts peinent à garder une vue d’ensemble.

Service-client ou cafouillage

Le cafouillage des caisses sur la question des primes payées en trop (ou insuffisamment) n’est toujours pas résolu. Ainsi, près de la moitié des assuré-e-s ont payé des primes trop élevées au cours de ces dernières années, les caisses s’étant livrées à un jeu de dupes lors de leur fixation. Au lieu d’empoigner le problème sérieusement, les assureurs maladie et les lobbyistes à leurs bottes au Parlement s’opposent au renforcement de la surveillance. Conséquence directe : les primes payées en trop ne seront pas remboursées avant plusieurs mois.

Mesure immédiate : exonérer les enfants du paiement des primes

Le besoin de réforme est également reconnu par le Conseil fédéral et le peuple aura prochainement l’occasion d’opter pour une modification profonde du système au travers d’une caisse publique simple et équitable, dont les primes seront abordables. En attendant, certaines mesures doivent être prises immédiatement, afin d’endiguer l’augmentation des charges pour les familles. En ce sens, le PS exige que les travaux en cours visant à exonérer les enfants du paiement des primes aboutissent au plus vite. 

26. sep 2013