1 Développer des relations fiables et de qualité avec l'UE

  • Le PS international milite pour le développement à grande échelle des bonnes relations contractuelles entre la Suisse et l'UE. Celles-ci ont besoin d'une nouvelle fondation. Il n'y a pas de retour à l'ancienne voie « bila-térale ». L'accord institutionnel doit être finalisé et signé dans un bref délai. D'autres retards ou même une rup-ture seraient fatals.
  • Un service public fort et, en particulier, une protection salariale efficace doivent être garantis. Les mesures d’accompagnement contre le dumping salarial ne doi-vent pas être affaiblies. La participation parlementaire doit être élargie dans la perspective de la reprise dyna-mique des développements du droit de l'UE et du règle-ment des différends. Que ces objectifs soient atteints par le biais de pourparlers avec l'UE ou par le biais d'une législation de mise en oeuvre en Suisse n'a finalement qu'une importance secondaire.
  • Le déficit démocratique qui caractérise les relations bi-latérales doit être remplacé par statut de participation entière. Il ne peut y avoir une Suisse sociale que dans une Europe sociale. La Suisse doit s’engager au sein de l’UE en faveur d’une Europe forte et sociale.

2 Renforcer l’esprit ouvert de la Suisse avec la libre circulation des personnes et la liberté de circulation

  • La libre circulation des personnes est un formidable ac-quis des travailleuses et des travailleurs. Mais il faut l‘accompagner tel qu’elle serve le bien-être de toutes et tous. Avec la nouvelle directive sur le détachement, l'UE a renforcé le principe « à travail égal, salaire égal au même endroit ». Ce principe doit être effectivement ap-pliqué dans toute l'Europe.
  • Au lieu de débaucher du personnel à l'étranger, la Suisse doit investir beaucoup plus dans la formation de ses propres spécialistes et veiller à ce que les femmes, les personnes de plus de 50 ans et les migrant-e-s éta-blis en Suisse accèdent davantage au marché du tra-vail: Ceci passe par une offensive pour la formation, davantage de crèches, de nouveaux modèles d'ho-raires de travail et la reconnaissance des diplômes.
  • Il est urgent d'introduire aussi en Suisse une protection contre toutes les discriminations au niveau de l’UE ; à cet effet, des mesures étatiques et non étatiques pour promouvoir l'égalité et lutter contre la xénophobie sont nécessaires. Nul ne doit subir de préjudice en particulier en raison de son genre, de son appartenance ethnique ou nationale, de sa langue, de son âge, de sa religion, de son orientation sexuelle, de ses opinions politiques ou autres convictions, de son milieu social d'origine, de son style de vie ou de son handicap.
  • En Europe, grâce à Schengen, des millions de per-sonnes peuvent quotidiennement franchir les frontières sans chicanes bureaucratiques. Cette liberté de circula-tion doit être défendue et élargie. La sécurité doit être assurée tout en respectant les droits fondamentaux.

3 Pour la protection du climat, une globalisation plus sociale et plus écologique et contre le dumping fiscal

  • La Suisse doit multiplier les efforts pour lutter contre le réchauffement et atteindre les objectifs de la Convention de Paris sur le climat.
  • La Suisse ne doit signer que des accords économiques bilatéraux qui contiennent un chapitre sur le développe-ment social et écologique durable avec des procédures participatives pour leur application effective.
  • Les flux financiers déloyaux et illicites en provenance des pays pauvres vers les pays riches sont beaucoup plus importants que ceux de l’aide publique au dévelop-pement. Enfin, la corruption, le blanchiment d’argent et les échappatoires fiscales doivent être combattus.

4 Plus de solidarité internationale – mettre acti-vement en oeuvre l'Agenda 2030 de l'ONU

  • La Suisse doit multiplier les efforts pour mettre en oeuvre l'Agenda 2030 des Nations Unies pour le déve-loppement durable. Tous les États se sont engagés à respecter l'Agenda 2030. Jusqu'à présent, la Suisse n'a pas fait grand-chose pour s'acquitter de son obligation d'atteindre les objectifs de développement durable con-venus dans les délais impartis.
  • Au vu de la destruction croissante des biens publics mondiaux et notamment du changement climatique, la Suisse doit augmenter son aide au développement à 0.7% du revenu national brut et pour atteindre cela ou-vrir des ressources de financement supplémentaires.
  • La Suisse doit intensifier ses engagements au sein de l’ONU, poursuivre activement sa candidature au Conseil de sécurité et s’engager dans sa réforme.
  • Les droits humains politiques, sociaux, économiques et culturels sont au coeur de toute collectivité hu-maine. Ils sont universels et indivisibles et appartiennent sans condition à chaque individu. En particulier, l'égalité des genres doit être intensifiée dans le monde entier.
  • La tragédie des migrant-e-s en Méditerranée ne doit pas conduire à un renforcement de la forteresse Europe et à un régime répressif de l'asile. Celles et ceux qui aident les réfugiés ne doivent pas être criminalisé-e-s. La Suisse ne doit pas se cacher derrière ses montagnes mais se mon-trer solidaire des pays du sud de l'Europe.
  • Nous voulons promouvoir la paix par la mise en place de conditions de vie justes, par le développement social durable fondé sur la participation démocratique de tout un chacun, car il ne peut y avoir de paix ni de sécurité sans développement. Nous sommes également cons-cients qu’il n’y a pas de développement sans paix et sans sécurité. Il faut prendre notre responsabilité en ma-tière de protection efficace contre la violence.

5 Donner enfin à la « Cinquième Suisse » la totalité des droits politiques

  • La « Cinquième Suisse » doit pouvoir être représentée en Suisse de manière autonome en étant directement présente au Conseil national et au Conseil des États.
  • Il faut introduire l’élection directe des membres du Con-seil des Suissesses et des Suisses de l’étranger. Une indemnité couvrant les frais effectifs doit être accordée; la démocratie a un prix.
  • Afin de permettre à toutes et tous les électrices et élec-teurs à l’étranger de participer aux décisions politiques, il faut introduire d’urgence et à une vaste échelle un système sûr de vote électronique.

6 Pour un service public de haute qualité dans les services consulaires

  • Cesser de démanteler les réseaux externes que sont les consulats et les ambassades. Il ne faut notamment plus fermer de consulats dans les régions où vivent de nom-breux Suissesses et Suisses de l’étranger.
  • Expansion des services publics s’agissant des presta-tions consulaires en développant le secteur de la cyber-administration et une coopération accrue avec les bu-reaux extérieurs de l'UE.

7 Le maintien des relations bancaires en Suisse doit être assuré

  • Les Suissesses et Suisses de l’étranger, quel que soit leur pays de résidence, doivent pouvoir effectuer à des conditions adéquates des paiements en Suisse ou me-ner des opérations transfrontalières pour leurs rentes, leurs assurances-maladies et sur des biens immobiliers en Suisse. Les coûts relatifs à ces transactions sont pris en charge par le secteur bancaire.

8 Permettre aux enfants suisses de l’étranger de bien se former selon nos valeurs sociales

  • Le PS international s’oppose à ce que les écoles suisses à l’étranger deviennent des ghettos. Le PS veut que les écoles suisses soient des carrefours de ren-contre entre les enfants suisses et ceux du pays hôte et qu’ils reçoivent – ensemble – un enseignement dis-pensé par un corps professoral commun à la Suisse et au pays hôte.
  • Il faut renforcer généralement la présence de notre pays à l’étranger sur le terrain de la formation et aussi pour nouer des liens durables avec les réseaux internatio-naux de formation.

9 Aménager le filet social des Suissesses et des Suisses de l’étranger

  • Le filet de la sécurité sociale doit se resserrer encore plus. Les systèmes sociaux diffèrent; mais ce ne justifie aucune perte de prestations.
  • Les Suissesses et Suisses de l’étranger qui résident dans un Etat sans assurance de maladie obligatoire doi-vent recevoir la possibilité de prolonger leur couverture d'assurance auprès d'une caisse-maladie suisse. Qui-conque change régulièrement de pays pour des raisons personnelles ou professionnelles et vit entre-temps en Suisse doit pouvoir être assuré durablement auprès de la même caisse d'assurance maladie.
  • Il faut continuer à développer la possibilité facultative de s’affilier à l’AVS et à l’AI.
  • Il faut mettre un terme aux efforts déployés pour res-treindre le droit de séjour en Suisse des personnes étrangères sans travail, car les pays hôtes des Suis-sesses et des Suisses de l’étranger appliquent généra-lement le principe de réciprocité. Il faut à tout prix éviter de tomber dans une spirale descendante sur cette ques-tion sensible

10 Aménager l’échange des informations entre la patrie et la « Cinquième Suisse »

  • Il faut maintenir la haute qualité de l’information dispen-sée par la Revue suisse et par Swissinfo.
  • Il faut donner aux partis politiques la possibilité d’entre-tenir un dialogue direct avec les Suisses et les Suisses de l’étranger, sans qu’ils doivent recourir à des spots publicitaires payants.
26. aoû 2019