Le fameux consensus helvétique vient de subir un revers majeur. Alors que les partenaires sociaux, monde économique et syndicats, avaient trouvé un accord sur la réforme du deuxième pilier, la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) vient de jeter le tout aux orties.

La majorité de droite de la CSSS-N n’en a visiblement cure du savant équilibre trouvé par les partenaires sociaux. Au final, le projet proposé par la Commission coûtera plus cher, tout en pénalisant les personnes âgées de moins de 50 ans, qui paieront les avantages accordés à une petite minorité aisée. Cette situation est notamment due au fait que l'aspect solidaire de la compensation financière pour la baisse du taux de conversion, pourtant proposée par les partenaires sociaux et le Conseil fédéral, a été simplement jetée par-dessus bord !
 
La politique menée en faveur des hauts revenus se poursuit donc allègrement au sein de la CSSS-N : 1 à 2 milliards de cadeaux fiscaux pour les revenus les plus élevés et un coût total estimé à 3 milliards pour les salarié-e-s et les employeurs.
 
Pour Pierre-Yves Maillard, conseiller national (VD), « alors que le compromis prenait en compte la situation précaire des bas revenus, le projet de la Commission est au final aussi coûteux qu’incohérent ». Les revenus les plus faibles verraient ainsi leurs charges augmenter et leurs futures rentes baisser. Ce projet inacceptable devra rapidement être corrigé lors du dernier round en commission s’il entend garder une chance d’aboutir.

20. aoû 2021