Le Conseil fédéral a présenté aujourd’hui ses « arguments » en faveur d’un cadeau fiscal empoisonné de 370 millions de francs par an, à l’attention des seules familles très aisées du pays. À l’heure où l’État doit investir des milliards, à raison, pour sauver les emplois et les petites entreprises, les cadeaux fiscaux aux plus riches sont aussi déplacés que dangereux. En effet, seuls 6 % des ménages de Suisse, aux revenus les plus élevés, pourraient profiter de cette baisse fiscale.

Par ailleurs, la procédure traditionnelle de consultation n'ayant pas été menée, « il n’y a jamais eu de discussion sur les conséquences de ce geste alors que les cantons devraient assumer 70 millions de charges supplémentaires. C’est contraire au fédéralisme »[1]. Cette citation n’est pas celle d’un membre du comité référendaire, mais bien celle d’Ueli Maurer, ministre des finances UDC, opposé à ces cadeaux fiscaux lorsqu’il s’exprimait face au parlement. Le même Ueli Maurer, forcé à venir défendre aujourd’hui, sans conviction, un projet que sa fonction le contraint à soutenir.
 
Le projet initial a été dénaturé par un passage en force de la droite, sans consultation des cantons et des communes, pourtant largement impactées sur le plan financier. Pour Christian Levrat, président du PS Suisse, « en passant de 10 millions d’entrées fiscales en moins, à 380 millions, c'est autant d'argent qui manquera pour financer les crèches, les subventions d’assurance-maladie ou une politique familiale digne de ce nom ». Utiliser les déductions fiscales comme outil de politique familiale est une aberration, alors même que la moitié des familles ne paie aucun impôt fédéral direct. Le PS s’engage donc pour les familles et la classe moyenne, en rejetant fermement le projet soumis le 27 septembre prochain.

 
[1] https://www.parlament.ch/fr/services/news/Pages/2019/20190926164923222194158159041_bsf148.aspx - dépêche ATS - 26.09.2019

03. juil 2020