Le transfert d'un siège au sein de la Commission de la sécurité sociale et de la santé publique du Conseil national (CSSS-N) au parti vert’libéral (pvl), aux dépens du PS, est beaucoup plus qu'une question mathématique, c’est une tromperie à l’égard de la volonté des électeurs/trices. Comme le pvl est positionné à droite du PLR en matière de politique de santé et des retraites, ce transfert de siège conduit à un renforcement de la politique antisociale du bloc bourgeois au Conseil national.

« Le catalogue des péchés du pvl en matière de politique sociale durant la législature actuelle est impressionnant », déclare Roger Nordmann, président du Groupe socialiste aux Chambres fédérales et conseiller national (VD). « Dans le cadre de la réforme ‘Prévoyance vieillesse 2020’, le pvl avait voté à l’unanimité en faveur de l'âge de la retraite à 67 ans, de la suppression des rentes AVS pour enfants, et contre la consolidation financière de l'AVS. Avec son OUI à l’initiative parlementaire Weibel, le pvl veut jouer au yoyo avec les rentes du 2e pilier. Cela montre l’hostilité du pvl quand il s’agit de politique sociale. De plus, le NON du pvl à RFFA revenait à rejeter un financement supplémentaire nécessaire en faveur du fonds AVS.

La politique antisociale du pvl se reflète dans la politique de santé. « En ce qui concerne les franchises, le pvl a toujours défié les intérêts des assuré-e-s », déclare le conseiller national. « Le pvl souhaitait porter la franchise minimale à 500 CHF, adapter automatiquement les franchises à l'augmentation des coûts de santé, et lier les assuré-e-s à leur caisse d'assurance-maladie par des contrats léonins sur plusieurs années. Le pvl souhaitait également permettre aux caisses-maladie de limiter le libre choix du médecin.

Le glissement vers la droite de la CSSS-N est donc une tromperie à l’égard de l’électorat. Lors des dernières élections cantonales, la population a clairement montré qu'elle ne veut ni un démantèlement de l'État social, ni une politique de santé servant les intérêts de grandes entreprises. Les énormes pertes pour le secteur public, qui auraient résulté d’une RIE III dénuée de compensations sociales, complète le triste tableau affiché par le pvl.

06. juin 2019