Aujourd’hui, le Conseil fédéral a décidé d’adapter automatiquement à l’avenir les franchises de l’assurance-maladie. Désormais, dès que les coûts de la santé augmenteront, les franchises augmenteront également. Or, les citoyens et citoyennes suisses portent déjà aujourd’hui sur leurs épaules la plus grande partie des coûts de la santé. Le projet présenté ne fait qu’aggraver encore ce déséquilibre. Demain, plus que jamais, il vaudra mieux être riche et en bonne santé, que pauvre et malade.

La proposition présentée aujourd’hui met en œuvre une motion issue du PDC, selon laquelle les franchises à l’assurance-maladie doivent automatiquement être ajustées aux coûts, croissants, de la santé. Ainsi, les assuré-e-s devront à l’avenir racler plus encore leurs fonds de tiroir s’ils veulent pouvoir être soignés. L’accès aux soins se voit ainsi à nouveau restreint pour les petits et moyens revenus, ce qui est absolument incompréhensible, compte tenu de la hausse annuelle continue des primes maladies. Aujourd’hui déjà, ce sont près de 20% de la population qui renoncent annuellement à un traitement médical pour des raisons financières. Cela fait longtemps que le PS critique cette situation catastrophique, qui l’a poussé à travailler sur une initiative visant à décharger les ménages du poids financier que représentent les primes maladies, en limitant ces dernières à 10% du revenu des ménages, tout en garantissant l’accès aux soins pour toutes et tous.

Contrairement à notre initiative, cet automatisme de la hausse des franchises en fonction des coûts de la santé ne résout absolument aucun problème. Pire : il en crée de nouveaux. « La hausse continue des coûts de la santé est véritablement une catastrophe. Mais au lieu d’attaquer le mal à la racine, le PDC, soutenu par la majorité bourgeoise du Parlement comme du Conseil fédéral, préfère transférer encore plus de charges sur les épaules des malades », critique vertement Rebecca Ruiz, conseillère nationale (VD). En effet, plutôt que de se contenter de reporter les coûts sur d’autres, il serait bien plus judicieux – et urgent ! – de mettre un frein aux coûts engendrés par les traitements médicaux superflus, ainsi que par l’insoutenable concurrence que se livrent les hôpitaux entre eux. Le PS se battra de toutes ses forces contre ce projet intrinsèquement antisocial !

28. mar 2018