Le 17 février dernier, le PS Suisse appelait à mettre un terme aux coupes purement idéologiques. Il rappelait alors que, au cours des « dix dernières années, les excédents cumulés pour la Confédération s’élèvent à 22,9 milliards de francs, alors que les budgets prévoyaient dans le même temps un manco de 1,9 milliard ». L’exercice 2016 ne semble pas déroger à ce qui est malheureusement devenu une règle : 1,7 milliard de francs d’excédents (soit 2,2 milliards de plus que le budget) sont aujourd’hui estimés, alors que la majorité bourgeoise s’efforce de faire passer un programme d’austérité 2017-2019 d’un milliard de francs par an.

Pour Jacques-André Maire, conseiller national (NE), « soit le ministre des finances fait preuve d’incompétence, soit il est irresponsable. Maintenir un programme d’austérité dont la facture d’un milliard par an sera adressée aux habitants de ce pays n’est pas acceptable ».

Le Conseil fédéral a rendu aujourd’hui publics les comptes prévisionnels 2016. Ceux-ci préavisent un résultat supérieur de 2,2 milliards de francs pour l’exercice en cours (1,2 milliard d'entrées supplémentaires et 1 milliard de dépenses en moins). Le gouvernement ayant bien conscience qu’annoncer, encore, de nouvelles coupes et le maintien d’un programme de stabilisation dans de telles circonstances est peu crédible. A grands renforts d’artifices comptables et de « facteurs exceptionnels », Ueli Maurer, ministre des finances, abaisse ainsi le bénéfice prévu de 1,7 milliard à -100 millions de francs, parvenant même à « démontrer » un déficit structurel de 400 millions !

Le PS Suisse exige, à nouveau, la suspension du programme de déstabilisation 2017-2019 et la renonciation à des programmes ultérieurs de coupes budgétaires et de démantèlements de prestations. Il n’est pas raisonnable de poursuivre des coupes massives dans des prestations aussi essentielles que la formation, l’aide au développement, l’infrastructure ferroviaire ou encore le domaine social.

24. aoû 2016