« La situation financière précaire de nombre de retraités laisse la droite totalement indifférente », a expliqué, désabusée, Marina Carobbio, conseillère nationale (TI) et vice-présidente du PS Suisse. Comment expliquer sinon la volonté de la majorité de la Commission des affaires sociales du Conseil national (CSSS-N), contre l’avis du PS, des Verts et du PDC, de repousser aux calendes grecques la révision des prestations complémentaires ? Ce sont donc toujours et encore les loyers de 2001 qui seront pris en compte dans le calcul des prestations complémentaires, malgré le fait que ceux-ci aient augmenté de plus de 20% depuis.

Le Conseil national et le Conseil des Etats avaient exhorté le Conseil fédéral, au travers d’une motion, à adapter au renchérissement les « montants maximaux pris en compte au titre du loyer » dans le cadre des prestations complémentaires. Voilà pour le moins ce que l’on peut appeler un virage à droite ! La CSSS-N ne veut plus entendre parler du projet que le Conseil fédéral a présenté. Pour le conseiller national (FR) Jean-François Steiert, il s’agit là d’une grave erreur : « Le Conseil national doit impérativement corriger le tir lors de la session d’automne. »

La majorité de droite de la CSSS-N choisit délibérément de maintenir des milliers de retraité-e-s dans une situation financière précaire, qui continuera encore à se péjorer. L’augmentation des loyers est malheureusement une réalité, un quart des bénéficiaires de prestations complémentaires ne peuvent tout simplement plus assumer les coûts de leur logement. Ils attendent, depuis des années, une adaptation des loyers maximaux. La réforme rejetée aujourd’hui aurait pu entrer en force en 2017. La droite dure peut donc être remerciée si l’écart entre les loyers et les prestations complémentaires continuera encore à se creuser durant un certain nombre d’années. 

26. juin 2015