Les sondages les plus récents indiquent que les résultats concernant le vote sur le Gripen seront très serrés. Les doutes sur une acquisition risquée à dix milliards de francs semblent être bien ancrés au sein de la population. « Le DDPS n’arrive pas à fournir d’arguments tangibles en faveur d’une dépense de dix milliards pour cet avion. De plus, l’évaluation faite par l’armée l’avait qualifiée d’insuffisant », analyse le conseiller national Pierre-Alain Fridez (PS – JU). Au vu de l’état des caisses publiques et des actuelles mesures d’austérités prises de manière douloureuse un peu partout, les votant-e-s sont en droit d’attendre une meilleure utilisation de leurs impôts.

Les sondages politiques doivent être pris avec des pincettes, les expériences récentes l’ont souvent démontré. Néanmoins, au cours des nombreuses études parues à ce sujet, une constante demeure : « la majorité de la population n’est pas prête à dépenser dix milliards de francs d’impôts pour un avion de chasse dont le bénéfice est marginal et dont l’insuffisance avait été prouvée par le DDPS », résume Christian Van Singer, conseiller national (Les Verts – VD).

La dépense de 10 milliards est inutile, étant donné que les rapports de l’armée rappelaient, ces dernières années, que l’espace aérien suisse était protégé de manière efficace jusqu’en 2030, grâce aux 32 F/A-18 en fonction. Le risque financier est d’autant plus important que la Suisse s’est engagée à payer à l’avance 40% du prix d’achat total, alors même que la version commandée du Gripen n’a jamais volé.

La coalition « NON aux milliards pour des avions de combat » va mobiliser toutes ses forces dans la dernière ligne droite, afin que toute les Suissesses et les Suisses s’opposent à cette dépense déraisonnée. Le 18 mai approche à grands pas et il est tout aussi clair qu’une grande partie de la population – les femmes et les jeunes particulièrement – éprouvent de grands doutes, préoccupations et inquiétudes concernant l’achat des Gripen.

A ce jour, le DDPS n’a tout simplement pas pu fournir de réponses claires aux questions des citoyen-ne-s : dix milliards, n’est-ce pas trop cher ? Ces impôts ne pourraient-ils pas être investis de façon plus judicieuse ? L’entreprise Saab livrera-t-elle l’avion, qui n’existe actuellement que sous forme de prototype ? Quiconque aurait des doutes concernant les réponses à ces questions ouvertes peut simplement régler le problème en glissant un NON dans l’urne le 18 mai. 

07. mai 2014